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Géraldine
Tarrin

Psychologue clinicienne

Géraldine qui es-tu, que fais-tu ?
 

Je suis psychologue clinicienne pathologique, en cabinet et à l’hôpital. Être psychologue est une vocation depuis ma petite enfance, tout comme accompagner les personnes en souffrance. J’ai toujours eu une sensibilité aux autres, que je ne savais pas forcément gérer avant et qui engendrait beaucoup de souffrances. J’ai toujours été très empathique Parfois trop, au point de faire passer les autres avant moi. J’ai travaillé en cancérologie pendant deux ans. La souffrance est « in quantifiable », et malgré cela les services de cancérologie sont des services pleins de vie. Lorsque je fais de l’accompagnement, je suis là, je suis juste là. Parfois nous parlons, parfois je tiens la main de la personne. Afin qu’elle ressente profondément qu’elle est humaine, pas juste un organe en souffrance. L’échange de regards est essentiel, regarder l’autre c’est « juste » le considérer. Peu importe le temps passé ensemble, mais le lien qui s’établit le temps d’un instant est précieux.  

 

Quelque soit leur âge, ces malades me donnent des leçons de vie. Et on apprend tous d’un parcours de vie, Il y a une réelle réciprocité dans l’échange.


Géraldine, peux-tu m’expliquer les deux temps de la maladie ?

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Je reçois souvent des personnes en rémission après une maladie grave. Elles vivent dans un double temps : le temps de la vie quotidienne et le temps psychique.

 

Le combat est terminé, lire « les soins sont terminés ». La personne entre dans ce temps psychique alors que tous ses repères changent. Elle peut ressentir une forme de vide et se retrouve désarmée par rapport à sa vie. Elle est désorientée. Elle a désormais le temps de penser et panser.

 

Il y a également deux temps de souffrance :

 

  1. La souffrance physique, la douleur, la peur de l’inconnu, les soins,

  2. La souffrance psychique arrive après la souffrance physique, avec un sérieux questionnement : qu’ai-je vécu, qu’est ce qui m’est arrivé ?
     

Ce temps de souffrance est un cheminement douloureux aussi car la personne va élaborer le fait qu’elle ait éprouvé la finitude. Cette confrontation fait que cet épisode crée une rupture entre l’avant et l’après.

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J’entends souvent :

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« J’envisage une reconversion professionnelle ». « J’étais dans une vie plan plan et grâce au cancer j’ai pu quitter mon mari avec lequel je n’étais pas heureuse ». « J’ai besoin de trouver un sens à ma vie ».

 

Peu importe l’âge de la personne atteinte, la maladie remet en perspective le sens de la vie. Ce qui est bien, ou pas d’ailleurs. Pas toujours bien car la personne se sent en décalage avec le monde.


Quelles clés d’accompagnement voudrais-tu partager avec nous ? 

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Quand on accompagne une personne malade, il est important de reformuler ce qui a été entendu. On est là pour accompagner le cheminement de la prise de conscience. On soutient la personne, peu importe le mot qu’elle emploie pour signifier la maladie. Il est essentiel de respecter le rythme psychique de la personne malade.

 

En tant que professionnelle, je me soucie d’un patient sans réaction. Une réaction qui témoignerait que le discours du monde médical ait été bien entendu. Une personne qui s’effondre est une personne qui prend conscience, et qui va pouvoir élaborer un plan et cheminer vers la guérison. L’expression des émotions, quelques qu’elles soient est essentielle.

 

J’ai foi en l’être humain et suis convaincue que nous avons en nous les ressources pour faire face à toutes les situations que la vie nous présente.

Florentine d'Aulnois Wang 
Psychothérapeute 
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