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Benedicte Monnerie
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Bénédicte Monnerie

Ingénieur agro-alimentaire –
Activatrice en Nutrition, Santé & Bien-être (91)

Bénédicte qui es-tu ? Quel est ton parcours professionnel ?

J’ai suivi des études en sciences de la vie et parmi toutes les disciplines possibles, je me suis spécialisée en alimentation et nutrition. L’alimentation est au carrefour d’enjeux essentiels de santé mais aussi d’enjeux environnementaux, économiques et socio-culturels. Manger ne signifie pas qu’ingérer des nutriments, c’est aussi un acte social, un acte culturel - selon l’endroit d’où l’on vient, on mange des choses très différentes, préparées selon des coutumes variées. Aujourd’hui, je suis une activatrice de projets en nutrition et en changements de comportements alimentaires. J'aide les entreprises et les particuliers à concrétiser leur envie d’alimentation pleine de plaisir & de santé.

Manger est un acte de plaisir et de partage qui devient un acte citoyen.

 

En quoi est-ce un acte citoyen ?

 

Les consommateurs se préoccupent de plus en plus des filières équitables, du local, du bio. Ils veulent une alimentation qui leur ressemble et qui réponde à leurs valeurs. Les enjeux et les challenges sont importants car il faut nourrir la planète tout en la préservant, nous maintenir en bonne santé et garder la dimension sociale et plaisir de l’alimentation. Il y a parfois des tensions importantes entre ces différentes facettes.

 

Tu as travaillé dans une très grande entreprise alimentaire et à l’Institut Pasteur de Lille, comment et pourquoi as-tu opéré des changements de voie, où en es-tu aujourd’hui ?

 

Un de mes professeurs était le directeur du service de nutrition de l’Institut Pasteur de Lille. J’ai cherché à y faire mon stage, et y suis restée sept ans. J’étais à l’interface de la recherche académique et du monde des entreprises agro alimentaires. C’était très intéressant de pouvoir donner des éléments scientifiques et des recommandations aux industriels qui souhaitaient faire évoluer leurs produits. Ainsi,  nous avons entre autres choses travaillé la composition d’un pain riche en oméga 3, à base de graines de lin, afin que le profil en acides gras qui soit plus intéressant.

 

Tu as quitté l’institut Pasteur pour rejoindre un groupe alimentaire spécialisé dans les produits laitiers frais, en quoi consistait ton métier ?

 

Je montais et gérais des études cliniques qui démontraient les bénéfices des produits laitiers sur le corps afin d’obtenir les allégations correspondantes. De fil en aiguille, je me suis intéressée aux comportements alimentaires des consommateurs avec les produits. J’ai ensuite cherché des solutions (outils, services, programmes) qui permettraient d’encourager les consommateurs à modifier leur comportement alimentaire voire leur style de vie, et aussi les encourager à pratiquer plus d’activité physique ! J’ai aussi participé à un programme de promotion de la santé au travail.

 

« Aujourd’hui, plus que jamais, l’alimentation est au carrefour de nombreuses préoccupations

et je veux contribuer à accompagner les entreprises et les particuliers dans leur recherche d’une alimentation qui rime avec plaisir, santé et bien-être ».

 

Peux-tu m’en dire plus ?

 

Je voudrais, entre autres choses, éviter que l’orthorexie devienne un nouveau diktat alimentaire. L’orthorexie signifie respecter à la lettre les règles d’une alimentation saine. L’orthorexie devient embarrassante lorsque la non dérogation occasionnelle de ces principes diététiques – qui sont généralement bien fondés - devient obsessionnelle pour la personne qui s’y soumet, au risque de la culpabiliser en cas d’échec/d’écart ou de l’isoler de moments sociaux partagés autour d’une table. Au-delà de la question des calories avalées, c’est la rigidité induite par ces règles alimentaires que la personne s’impose qui peuvent modifier le comportement social : moins sortir, s’isoler, culpabiliser…

 

Pour le consommateur, ce n’est pas simple de s’y retrouver dans la cacophonie des messages en matière d’alimentation !

 

Plutôt que de présenter l’alimentation comme moyen de «préserver la santé», les messages des médias que l’on entend alarment sur l’enjeu d’éviter de «s’empoisonner» ou de ne pas tomber malade et je suis désolée que les peurs alimentaires se propagent ainsi !

 

Enfin, il est important aussi de tenir compte des contraintes de chacun et d’essayer de trouver des leviers. Par exemple, beaucoup de personnes savent qu’il est important de faire la part belle aux fruits et légumes ou encore au poisson et pourtant, on peut être confrontés à des contraintes économiques pour acheter des produits de qualité, on n’a pas toujours les compétences pour les cuisiner, le temps de le faire ni l’envie de se mettre les enfants à dos. Alors, il est important de proposer des astuces, de procéder par « petits pas » pour encourager face à un objectif qui pourrait être trop ambitieux.

 

Comment se traduit cet accompagnement pour les personnes qui viennent te voir ?

 

J’ai d’abord besoin de comprendre les contraintes et les leviers des personnes que j’accompagne mais aussi la relation qu’elles ont avec l’alimentation et ce qu’elle représente pour eux. Si le snacking est un moyen de se déstresser avant tout, j’aide la personne à trouver d’autre moyens d’évacuer l’anxiété. Je donne également des conseils pratiques et fixe des objectifs. J’accompagne le chemin, pas à pas, vers l’atteinte de ces objectifs. Il est important de mobiliser aussi son entourage ! il est plus facile de changer ensemble et/ou d’être soutenu par ses proches pour mieux manger et redémarrer une activité physique.

 

En tant qu’ingénieur agro-alimentaire, quels conseils aimerais-tu partager avec nous ?

 

Il est démontré qu’il existe un lien entre l’alimentation et la santé, cela est largement connu aujourd’hui. Et plus globalement, entre santé et mode de vie sain en incluant l’activité physique. Donc, bien manger c’est aussi bien bouger !

 

Concernant le risque de développer un cancer, les résultats d’une récente étude publiée en février 2018 associant l’INSERM, l’INRA et l’université Paris 13 indiquent qu’une association existe entre la consommation d’aliments ultra-transformés et un risque accru de développer un cancer -une augmentation de 10 % d’aliments ultra transformés dans l’alimentation est associée à une augmentation de 10 % de développer un cancer. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les aliments ultra-transformés ont généralement une qualité nutritionnelle moindre : plus de sel, de sucres ajoutés, de gras, et sont caractérisés aussi par la présence de conservateurs et autres additifs, les substances formées au cours de la transformation industriels… d’autres études seraient nécessaires pour démontrer le lien de causalité.

 

En attendant, un bon conseil reste de privilégier les aliments simples, peu ou pas transformés et d’avoir une alimentation mettant à l’honneur les produits végétaux : fruits, légumes, légumineuses et céréales, si possible complètes, des oléagineux. Varier le choix des huiles végétales également. Sans oublier un peu de protéine animale : plutôt du poisson et pas trop de viande rouge. Varier l’apport en produits laitiers en privilégiant les moins gras et les moins salés.

 

Manger des aliments simples ne signifie pas manger triste !  Pour mettre de la fantaisie et varier les plaisirs, utiliser des épices et des herbes aromatiques… et n’hésitez pas à mettre tous les membres de la famille à contribution pour cuisiner, ce sont aussi des moments sympas de discussion et de partage. Et ne pas oublier de boire beaucoup… d’eau !

Hélène Kraus,
Diététicienne Nutritionniste
et Naturopathe
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