top of page
Helene Kraus
Capture d’écran 2022-01-10 à 15.59.30.png

Hélène
Kraus

Naturopathe (Bordeaux)
36 ans

Comment es-tu devenue Naturopathe ?

​

J'ai travaillé longtemps pour une marque de chaussures et l’univers de la mode me mettait beaucoup de pression alors que je réfléchissais à fonder une famille et que je m'apprêtais à transmettre quelque chose à mes enfants. J’ai réfléchi au sens de tout ce que je faisais et à envisager à quelque chose de plus durable. Alors que j'ai contracté le chikungunya et été arrêtée pendant 15 jours, je me suis recentrée sur ce qui était important pour moi et me suis intéressée à la nourriture. Je me suis dit : 

«On met des aliments trois fois par jour dans notre corps, cela a forcément un impact sur notre

santé.» Je voulais un bébé. Il fallait que je mange bien pour que le bébé soit en bonne santé. Au fil des lectures et des reportages que je voyais, je me suis dit que je voulais en faire mon métier. Après, j'ai eu besoin de temps pour laisser mûrir le projet, il fallait trouver le bon moment. 

 

En réfléchissant aux métiers de la nutrition, je voulais apprendre une réflexion globale corps/esprit. Et c’est dans la naturopathie que j’ai trouvé les réponses. Je me suis formée pendant 3 ans et je suis désormais naturopathe et diététicienne afin de pouvoir travailler à l’hôpital. 

 

En quoi consiste le métier de Naturopathe ?

 

Le naturopathe est un éducateur de santé. C’est la troisième médecine traditionnelle mondiale selon l’OMS après la médecine chinoise et ayurvédique. C’est une médecine qui puise ses sources à l’origine de l’humanité notamment avec le jeûne et l’utilisation de l’argile… La naturopathie actualise ses connaissances au fur et mesure des découvertes scientifiques ; Elle considère que l’être humain est un tout et non une somme d’organes à traiter. La médecine moderne avance avec les anti : les anti-douleurs, reflux, anti-histaminiques. On combat le symptôme sans essayer de comprendre pourquoi le symptôme arrive à ce moment-là. Hippocrate disait : «Cherchez la cause des causes…» 

La naturopathie s’appuie sur trois piliers : alimentation, hygiène psychique et hygiène physique…  


La naturopathie est une médecine fondée sur le respect du vivant. Le corps a toutes les ressources pour rester en bonne santé pourvu qu’on lui apporte ce qu’il lui faut ; Le naturopathe est un éducateur de santé qui va donner les bonnes pratiques favoriser et retrouver l’équilibre global.

 

Peux-tu me raconter un exemple d’accompagnement ?

 

Je pense à une consultation pour hypothyroïdie. La patiente est venue me voir car elle était fatiguée, elle avait pris du poids et avait des humeurs difficiles. Tout allait mal pour elle, mais selon son médecin, elle allait bien. J’ai regardé ses analyses qui pouvaient laisser penser qu’elle était en début d'hypothyroïdie. Les causes échangées avec elle pouvaient résider dans son alimentation, le stress et le manque d’activité physique. Nous avons alors rééquilibré l’alimentation en mettant l’accent sur les nutriments et les minéraux importants pour l’hypothyroïdie. Ensuite je l’ai invitée à pratiquer un peu d’activité physique et de cohérence cardiaque. Du yoga pour démarrer… Le mouvement, c’est la vie ; l’immobilisme, c’est la mort. Si on arrête de bouger, on sclérose tout. Je l’ai vue deux fois, ça lui a fait du bien d’entendre que son mal n’était pas dans sa tête et qu’on allait pouvoir trouver une solution. 

 

Mon rêve serait que la naturopathie fasse partie du parcours de santé comme en Suisse et en Allemagne. Le patient voit autant le médecin que le naturopathe.

 

À titre personnel, que t’a apporté ta formation ?

 

Tout ! Mon mode vie a changé, à commencer par mon alimentation. J’ai aussi et surtout commencé à plus prendre soin de moi. Pour prendre soin des patients, il faut que je prenne soin de moi. J’applique à moi-même tous les principes d’hygiène de vie que je recommande.

 

Quels sont les 10 principes à appliquer que tu recommandes pour être plus en forme ?

​

  • Manger bio et revenir aux sources,

  • Vive le gras, qui est hyper important et premier constituant des membranes cellulaires.

       Si les cellules sont constituées de mauvais gras, elles ne fonctionnent pas normalement ;     

       Les huiles végétales de bonne qualité sont capitales dans notre alimentation, 

  • L’assiette méditerranéenne : un quart de protéines, un quart de féculents, la moitié de légumes, 

  • Fuir les produits transformés,

  • Diminuer les sucres raffinés (bonbons, pain de mie, pâtisseries…),

  • Manger au moins 1 fruit cru et un légume cru par jour,

  • Dans la semaine, il faudrait au minimum 20 fruits et légumes,

  • Intégrer des super aliments : des herbes fraîches ciboulette, basilic, coriandre car ils sont bourrés de vitamines et de minéraux, et ils permettent de saler moins,

  • Et aussi les graines germées, c’est très simple à faire chez soi.

  

On est loin des 5 fruits et légumes recommandés par le PNNS plan national nutrition santé ?

​

Il aurait fallu préconiser 10 fruits et légumes par jour, mais c’est très compliqué à mettre en place chaque jour pour les gens. 

​

Qu’est-ce que tu aimerais dire à une personne qui vient d’apprendre qu’elle est malade ?

​

Se rappeler qu’elle n’est pas la maladie. La seule issue est d’accepter ce qui est, si tu te bats contre la réalité, à tous les coups tu vas perdre. Et toute l’énergie que tu vas dépenser mentalement à lutter contre cette réalité, tu ne pourras pas l’utiliser pour ta guérison et les processus curatifs. Certaines maladies viennent parfois comme des signaux d’alerte pour remettre en perspective ce qui est important pour ta vie. La maladie est une petite sonnette d’alarme qui nous permet de revenir à nous. On peut aussi la voir comme une forme d’opportunité.

Philippe Pouillart, Chercheur à l’INSERM
bottom of page